MÉDAILLE DES BLESSÉS
- 1848 -
Instituée par la seconde République naissante, la Médaille des Blessés commémorait les actions et la bravoure de ceux qui furent blessés lors des émeutes et combats des trois journées qui amenèrent le Roi Louis-Philippe à abdiquer et la proclamation de la République.
Le 22 février 1848, Paris n’avait connu qu’une vive effervescence populaire, décrite par Adolphe Thiers comme « une petite émeute sans gravité... » Mais le lendemain, la vraie révolte commençait et, lorsque la garde nationale passa dans le camp des insurgés, François Guizot, l’impopulaire président du conseil, dut démissionner. La crise semblait terminée, lorsque le soir, une fusillade faisant seize morts et une trentaine de blessés, éclata boulevard des Capucines et fit rebondir les événements. Le roi chargea Thiers de former un nouveau Gouvernement, comportant des membres de l’opposition, et mit la troupe aux ordres du maréchal Thomas Bugeaud, avec pour consigne d’éviter de faire couler le sang.
Mais ces mesures arrivaient trop tard ; le 24 février, une grande partie des troupes n’obéissant plus, les Tuileries furent menacées et le Roi Louis-Philippe dut s’enfuir, après avoir abdiqué en faveur de son petit-fils, le comte de Paris. Cependant, à la chambre des députés, les manifestants réclamèrent la République et un gouvernement provisoire collégial, constitué de modérés et de républicains, fut institué à l’Hôtel de Ville. La Seconde République était née.
Remarque : ne pas confondre cette « Médaille des Blessés » avec « l’Insigne des Blessés » institué en 1916.
La Médaille des Blessés récompensait les gardes nationaux et les citoyens blessés lors des combats de rue des journées des 22, 23 et 24 février 1848.
Largeur de 27 mm.
Aux couleurs nationales tricolores sous la forme d’une large bande verticale rouge de 23 mm, d’une raie verticale blanche de 2 mm et d’une raie verticale bleue de 2 mm.
Médaille ronde en argent, du module de 21 mm.
Gravure de Godel.
Sur l’avers : l’effigie de la Liberté sous les traits d’une femme drapée à l’antique, coiffée d’un casque, tenant
dans la main droite un drapeau tricolore et dans la main gauche s’appuyant sur un faisceau de
licteur, deux couronnes civiques. A ses pieds, la couronne royale déchue.
L’ensemble était entouré par la légende RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Sur le revers : les dates 22, 23, 24 FÉVRIER 1848 à l’intérieur d’une couronne de chêne, entourée par
l’inscription BLESSÉ POUR LA LIBERTÉ , avec sur le bas, la gravure du nom du titulaire.
Il a existé des modèles réalisés parfois en cuivre, ou à l’insigne surmonté d’une couronne murale en argent se rattachant à la bélière.