MÉDAILLE MILITAIRE     

 

 

 

Source :


J.O n° 153 du 4 juillet 2006
- pages 10023 - texte n° 45 -

 


MINISTÈRE DE LA DÉFENSE


Décret du 3 juillet 2006 portant concession de la Médaille militaire

NOR : DEFM0600766D


Par décret du Président de la République en date du 3 juillet 2006, pris sur le rapport du Premier ministre et de la ministre de la défense et visé pour son exécution par le grand chancelier de la Légion d'honneur, vu la déclaration du conseil de l'Ordre en date du 20 juin 2006 portant que les présentes concessions sont faites en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur, et notamment de l'article R. 141 du code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire, sont décorés de la Médaille militaire :

 


Armée active

ARMÉE DE TERRE


Avec effet du 19 avril 2006



Guyomard ( Géraldine, Carole, Nathalie ), adjudante, aviation légère de l'armée de terre ; 17 ans de services. Tuée dans l'accomplissement de son devoir le 18 avril 2006.

Vanhoutte ( Emmanuel, Frédéric ), adjudant, matériel ; 14 ans de services. Tué dans l'accomplissement de son devoir le 18 avril 2006.

 

 

 


 


J.O n° 153 du 4 juillet 2006
- pages 10023 - texte n° 46 -

 


MINISTÈRE DE LA DÉFENSE


Décret du 3 juillet 2006 portant concession de la Médaille militaire

NOR : DEFM0600767D


Par décret du Président de la République en date du 3 juillet 2006, pris sur le rapport du Premier ministre et de la ministre de la défense et visé pour son exécution par le grand chancelier de la Légion d'honneur, vu la déclaration du conseil de l'Ordre en date du 20 juin 2006 portant que la présente concession est faite en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur, et notamment de l'article R. 141 du code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire, est décoré de la Médaille militaire :

 


Armée active

GENDARMERIE NATIONALE


Avec effet du 2 mai 2006



Birault ( Jérôme, Richard ), gendarme ; 10 ans de services. Tué dans l'accomplissement de son devoir le 28 avril 2006.

 


 

 

Intervention de M. Nicolas SARKOZY, Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire,
lors des obsèques du gendarme Jérôme BIRAULT à Joué-lés-Tours ( Indre-et-Loire ).

Mesdames, Messieurs,
Pour la septième fois hélas depuis le début de cette année, la communauté gendarmerie se trouve à nouveau endeuillée avec la brutale disparition en service du gendarme Jérôme Birault. Nous sommes rassemblés nombreux aujourd'hui autour de son cercueil pour témoigner à son épouse, à sa famille, à tous ses proches et camarades, l'estime et l'amitié que nous portons tous au disparu. Ma présence et celle à mes côtés de Madame Alliot-Marie, Ministre de la Défense, à cette cérémonie est un Hommage du Gouvernement à un serviteur de l'Etat exemplaire. Nous voulons redire à Madame Birault et à ses proches combien nous ressentons la peine immense qui est la leur. Un destin brisé est une épreuve qui marque à jamais. Rien ne remplace en effet au sein d'une famille unie la perte d'un être cher. Nous le savons tous. La disparition d'un membre d'une communauté est aussi une épreuve pour l'ensemble de cette communauté. La gendarmerie nationale est en deuil. Les autorités civiles, judiciaires, militaires qui ont tenu à s'associer à cet hommage, la présence de familles et des représentants des Associations de retraités de la Gendarmerie traduisent aussi l'émotion profonde que nous partageons tous. Si les mots sont souvent impuissants à rendre compte des sentiments qui nous traversent, ils peuvent cependant, au travers de l'évocation de la mémoire du disparu, donner publiquement acte de ce qu'il a été et de ce qu'il a fait pour le service de son pays.

Jérôme Birault est né le 15 février 1974 à Poitiers. Après ses études secondaires, il est appelé sous les drapeaux le 1er février 1993 en qualité de fusilier commando de l'armée de l'air. A l'issue de sa période de formation initiale sur la base d'Evreux, il rejoint le commando de l'air n° 30 sur la base aérienne de Bordeaux-Merignac. C'est au sein de cette unité que le jeune caporal-chef Birault va effectuer, en 1994, une mission de 6 mois, à Sarajevo, à une époque où la situation y est instable et dangereuse. Dans ce contexte difficile, Jérôme sera tout particulièrement apprécié pour son courage, son professionnalisme et son excellent état d'esprit. Souhaitant poursuivre cette première expérience humaine et militaire forte, il sollicitera deux renouvellements de contrat de volontaire service long . Aux termes de 24 mois sous les drapeaux, il achèvera ses obligations militaires avec le grade de sergent après avoir exercé avec esprit de responsabilité les fonctions de chef d'intervention. Pour l'excellent travail accompli et son rôle à l'encadrement, il se verra attribuer la médaille de bronze de la défense nationale avec l'agrafe "fusilier-commando", la médaille de l'ONU et la médaille commémorative "ex-Yougoslavie". Dès cette époque, il avait ainsi rempli d'une manière particulièrement élogieuse ses devoirs de jeune citoyen. J'entends saluer à cette occasion les mérites trop souvent méconnus ou passés sous silence de tous ces jeunes appelés et volontaires qui ont, avec générosité et conviction, payé de leur personne et consacré une partie de leur jeunesse à la France. De retour à la vie civile, Jérôme Birault décide de poursuivre son engagement au profit du service public. Après un court passage par l'administration pénitentiaire, il s'oriente vers le métier de gendarme qui l'attire. Il passe avec succès le concours de sélection et intègre, en décembre 1997, l'école de sous-officiers du Mans. Un an plus tard, à l'issue de sa période de formation initiale, il choisit de servir en gendarmerie mobile. Affecté à l'escadron de Lucé en Eure-et-Loir, il se fait d'emblée remarquer par de solides qualités foncières et militaires. Il est à ce titre sélectionné pour intégrer "l'équipe légère d'intervention", fer de lance de son escadron. Au sein de celui-ci, il va pendant cinq années d'un rythme très soutenu, participer à tous les déplacements en métropole et outre-mer, et continue à élargir son champ d'expérience professionnelle. Particulièrement apprécié pour son efficacité, sa rigueur et sa fiabilité, il est soucieux de donner une nouvelle orientation à sa carrière, et opte pour la spécialité difficile et en même temps passionnante de motocycliste. Il effectue alors la formation très sélective dispensée à l'école de Fontainebleau. Obtenant des résultats remarquables dans tous les domaines, il décroche brillamment sa qualification en se classant dans les premiers de son stage. Il mesure alors pleinement qu'il vient de franchir une étape importante et rejoint, en juillet 2003, la brigade motorisée de Lamotte-Beuvron, qui relève de l'escadron départemental de sécurité routière du Loir-et-Cher. Son unité, située au carrefour de trois départements, dans une zone traversée par de grands flux routiers et autoroutiers, en particulier lors des grandes migrations de week-end, connaît une activité soutenue et s'emploie en permanence à sécuriser son secteur. Jérôme Birault fait une nouvelle fois la preuve de sa réelle capacité d'adaptation à son nouvel emploi. Il devient rapidement un motocycliste chevronné qui prend toute sa part à l'œuvre commune de son unité. Compétent, disponible, ayant le sens du service public, il bénéficie de toute la confiance de ses chefs pour l'excellent travail qu'il accomplit sur la route. Aux côtés de ses camarades de l'escadron départemental, il participe aux actions déterminantes mises en œuvre sous la houlette des autorités pour réduire l'accidentalité routière dans le département. Dans la zone gendarmerie, le nombre de tués sur la route passe de 45 en 2003 à 35 en 2005. Chacune des vies ainsi sauvées chaque année est pour ces professionnels de la sécurité routière un motif légitime de satisfaction. Chacune de ces vies sauvées est un encouragement à continuer. C'est également au cours de cette nouvelle étape si importante pour lui au plan professionnel qu'il aura le bonheur, Madame, de vous épouser et de goûter aussi, grâce à vous, aux joies d'être père. Se projetant dans l'avenir, Jérôme Birault, avec votre adhésion, souhaitait donner une nouvelle dimension à son cheminement professionnel et familial et envisageait une affectation au sein d'une unité motorisée outre-mer. Malheureusement le sort en a disposé autrement.

Le vendredi 28 avril dernier, veille du week-end du 1er mai, il effectue, avec le gendarme Benoît Masson, en fin d'après-midi, dans le créneau sensible des premiers départs, un service de surveillance de la circulation routière entre Romorantin et Lamotte-Beuvron. Alors qu'il circule sur le CD 923 à la hauteur de la bretelle d'autoroute de l'A 71, il est renversé, dans une intersection, ainsi que son camarade, par un automobiliste qui leur refuse la priorité. Il décède des suites de ce tragique accident. Son camarade, motocycliste également confirmé, est gravement blessé. Nous avons une pensée particulière pour lui et sa famille. Avec la Ministre de la Défense nous lui renouvelons tous nos vœux de rétablissement. Au cours de ces 8 années pendant lesquelles il a servi dans la gendarmerie, Jérôme Birault a constamment donné le meilleur de lui-même. Sous-officier à la personnalité attachante, il était très apprécié de ses camarades, tant pour ses qualités humaines que professionnelles. Il bénéficiait de la considération et de la confiance de ses chefs. C'est un ami et un compagnon qui les a quittés aujourd'hui. Avec le Ministre de la Défense, nous connaissons l'engagement quotidien des militaires de la gendarmerie nationale. Ils méritent notre soutien le plus complet et notre attention permanente en matière d'équipements, pour leur permettre notamment de remplir leur mission avec efficacité et en sécurité. S'agissant des 6000 motocyclistes de la gendarmerie, des efforts importants ont été accomplis ces dernières années pour moderniser le parc de motos. Il s'agit de disposer de machines modernes, performantes et sures. Mais notre démarche ne se limite pas aux seules motos. Nous souhaitons que les derniers progrès obtenus dans les milieux professionnels en matière d'équipements individuels bénéficient aux motards de la gendarmerie. Leur tenue doit être étudiée pour assurer le plus possible leur protection. Des expérimentations sont en cours depuis l'été dernier. Nous suivrons attentivement les choix qui seront retenus et la mise en place de ces nouveaux équipements qui devra intervenir au cours des deux années à venir. Nous avons également demandé à ce qu'un audit soit réalisé sur les accidents survenus au cours des trois dernières années de façon à voir les mesures complémentaires qui pourraient encore être prises pour améliorer la sécurité. Nous nous devons d'effectuer ces démarches pour les personnels qui, quotidiennement, s'exposent pour protéger les français des dangers de la route. A l'image de nombre de ses camarades, le gendarme Jérôme Birault a fait don de sa vie en accomplissant son devoir. Son engagement au service du public restera dans nos mémoires. A vous, Madame, qui venez de perdre votre mari alors que vous construisiez ensemble de beaux projets d'avenir, à votre jeune fils qu'il chérissait, à vous ses parents qui aimiez et étiez fiers de Jérôme, je tiens à vous renouveler, en mon nom personnel et au nom de Madame Michèle Alliot-Marie, toute notre compassion et vous réaffirmer notre total soutien. Gendarme Jérôme Birault, nous nous inclinons respectueusement devant vous. La Médaille militaire qui va vous être conférée au nom du Président de la République rappelle tout à la fois votre appartenance à la communauté militaire et la reconnaissance de la valeur exemplaire des services que vous avez rendus. Cette médaille constitue aussi un ultime salut de vos chefs et de vos pairs qui vous expriment de manière concrète leur affection, leur respect et l'attachement à votre mémoire.
Gendarme Birault reposez en paix.

Source : Ministère de l'Intérieur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 www.france-phaleristique.com