Médaille militaire - Concessions du 27-02-2007

MÉDAILLE MILITAIRE

Source :

J.O n° 53 du 3 mars 2007
- page 4066 - texte n° 44 -

MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Décret du 27 février 2007 portant concession de la Médaille militaire

NOR : DEFM0700226D

Par décret du Président de la République en date du 27 février 2007, pris sur le rapport du Premier ministre et de la ministre de la défense et visé pour son exécution par le grand chancelier de la Légion d'honneur, vu la déclaration du conseil de l'Ordre en date du 7 février 2007 portant que la présente concession est faite en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur, et notamment de l'article R. 141 du code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire, est décoré de la Médaille militaire :

Armée active

GENDARMERIE NATIONALE

Avec effet du 15 novembre 2006

Dolo ( Michel, Roger ), major ; 27 ans de services. Tué dans l'accomplissement de son devoir le 13 novembre 2006.

J.O n° 53 du 3 mars 2007
- page 4066 - texte n° 45 -

MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Décret du 27 février 2007 portant concession de la Médaille militaire

NOR : DEFM0700227D

Armée active

GENDARMERIE NATIONALE

Avec effet du 28 novembre 2006

Batista ( Fabien, Alain ), major ; 10 ans de services. Tué dans l'accomplissement de son devoir le 27 novembre 2006. Cité.

Intervention de M. Nicolas SARKOZY, Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire,
lors de la cérémonie des obsèques de M. Fabien BATISTA, à Neuville-sur-Saône ( Rhône ).

Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis aujourd'hui, en présence des autorités administratives, judiciaires et militaires et des élus du département pour honorer la mémoire du gendarme Fabien Batista, promu Major à titre posthume, et pour dire à son épouse Sylvie, à ses deux filles Alice et Cylène, à sa famille, à tous ses proches et camarades combien nous partageons la peine immense qui est la leur. Nous voulons aussi leur témoigner notre solidarité et notre sympathie dans la dure épreuve qu'ils traversent. Notre pensée va aussi aux deux autres personnes disparues lors de cette tragique explosion, Messieurs Auger et Goncalves-Oliviera, et à leurs familles qui souffrent elles aussi de la perte d'un être cher. Nous pensons aussi aux cinq blessés dont le gendarme Laurent Marchand qui était dimanche soir aux côtés de son camarade d'infortune. Il a échappé au pire mais il n'oubliera jamais ce drame. Nous leur souhaitons à tous les cinq un rétablissement aussi prompt que possible, même si nous savons qu'il leur faudra du temps, beaucoup de temps, pour atténuer le traumatisme qu'ils viennent d'affronter, à défaut de pouvoir l'effacer. Ma présence et celle à mes côtés de la Ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, sont également l'expression de l'hommage que le gouvernement tout entier entend solennellement exprimer à ce serviteur exemplaire de l'Etat qu'a été Fabien Batista, durant une carrière déjà riche, malheureusement trop tôt interrompue. Sachez Madame que notre écoute et notre soutien vous sont acquis. Ce ne sont pas là de simples mots. Notre soutien, soyez en assurée, ira bien au-delà de notre présence à cette cérémonie. Avec la disparition tragique de votre mari, c'est aussi toute la communauté gendarmerie qui est à nouveau endeuillée et cela pour la onzième fois depuis le début de l'année. Ce tribut payé au service de la communauté nationale est lourd. Chaque vie qui s'éteint est en effet une perte irremplaçable même si la cause est noble, même si chacun de ceux qui ont choisi de servir l'Etat et le pays, quel que soit leur uniforme, quels que soient le lieu et le moment, sait qu'il peut être, un jour, confronté au pire. Les mots sont souvent impuissants à rendre compte des sentiments. Ils peuvent cependant, au travers de l'évocation de la mémoire du disparu, rendre publiquement acte de ce qu'il a été et de ce qu'il a fait pour le service de son pays. Je veux donc évoquer maintenant la mémoire de Fabien.

Fabien Batista est né le 21 janvier 1975 à Vitry-sur-Seine. Après avoir passé son baccalauréat, il est appelé sous les drapeaux le 1^er février 1996 en qualité de gendarme auxiliaire. A l'issue de sa période de formation initiale au centre d'instruction d'Auxerre, il rejoint le groupement de gendarmerie des Yvelines et est détaché à la section de recherches de Versailles. Il va découvrir dans cette unité, spécialisée dans le domaine de la police judiciaire, le professionnalisme et l'engagement des militaires qui la constituent. Il va également, au contact de ces enquêteurs passionnés apprécier les liens forts de camaraderie qui se tissent entre des hommes animés par un même idéal. Aussi décide-t-il d'aller au-delà de la durée légale du service national et de souscrire un volontariat service long, période au cours de laquelle il est promu au grade de brigadier-chef. Après 22 mois de service, ayant définitivement fait son choix, il passe avec succès le concours de sélection pour devenir gendarme. Il intègre, en octobre 1998, l'école des sous-officiers du Mans. Là, il suit dans de très bonnes conditions l'enseignement dispensé. Ses qualités physiques, son dynamisme et son excellent esprit de camaraderie sont tout particulièrement soulignés par ses cadres. A l'issue de cette formation initiale, il choisit de servir en gendarmerie mobile et en région parisienne qu'il connaît bien. Il est affecté à l'escadron 21/1 de Melun. D'emblée, il se fait remarquer par sa personnalité affirmée, sa volonté de toujours progresser et son goût des responsabilités. Pendant près de six années d'un rythme soutenu, il va être confronté à des situations diverses, à des expériences fortes, en participant à de nombreux déplacements en métropole, en Corse, dans des départements d'outre-mer et sur des théâtres d'opérations extérieurs, en Ex-Yougoslavie et en Côte d'Ivoire. Dans des contextes parfois sensibles, voire hostiles où la solidarité, l'amitié, mais aussi l'esprit de discipline et le sens du devoir sont déterminants pour la réussite collective de la mission, Fabien Batista emporte l'adhésion de ses pairs et suscite la confiance et la considération de ses chefs. La valeur de ses services lui valent attribution en 2004 de la médaille d'argent de la défense nationale et de la médaille de l'outre-mer avec agrafe « République de Côte d'Ivoire ». Les détachements qu'il effectue également, durant cette période, en gendarmerie départementale, développent son goût pour le travail en brigade, travail aux facettes multiples mais qui se caractérise d'abord, à ses yeux, par des contacts permanents et étroits avec la population, par des situations toujours nouvelles qui nécessitent esprit d'initiative et capacité d'adaptation. Il rejoint cette subdivision le 16 avril 2005, au sein de la brigade territoriale de Neuville-sur-Saône. Fort de ses solides acquis professionnels, il s'adapte rapidement à cette unité péri-urbaine dont le service est aussi divers que chargé et donne toute satisfaction dans son emploi. Dans le même temps, désireux de se perfectionner, il se lance dans la préparation au diplôme d'officier de police judiciaire. Il veut en effet disposer, le plus rapidement possible, de l'ensemble des prérogatives prévues par la Loi pour faire face dans les meilleures conditions aux situations les plus diverses qu'il va devoir gérer. Ayant fourni un travail préparatoire de grande qualité, il venait tout juste de passer l'examen et était dans l'attente des résultats. Fabien Batista était à l'évidence promu à un bel avenir. Le destin en a malheureusement décidé autrement.

Le 27 novembre 2006, juste après minuit, il se rend en compagnie du gendarme Laurent Marchand dans le centre de Neuville-sur-Saône pour intervenir au domicile d'un individu au comportement confus et auteur de troubles de voisinage. Dès leur arrivée dans le hall de l'immeuble, les deux gendarmes constatent une forte odeur de gaz. Immédiatement, ils comprennent que la situation est critique et décident de faire évacuer les occupants. Fabien Batista se porte alors au niveau de son véhicule de service pour demander, par radio, des renforts et l'intervention des sapeurs-pompiers. A ce moment précis, se produit une violente déflagration qui détruit le petit immeuble. Fabien est grièvement blessé par la pluie de gravats qui s'abat sur lui. Il décède quelques heures plus tard à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon. Son camarade Laurent, resté dans l'immeuble, échappe de justesse au même sort. A l'image de nombre de ses camarades, Fabien Batista a perdu la vie en accomplissant son devoir. Il faisait cette nuit là, de manière anonyme et désintéressée mais avec rigueur et détermination, son travail pour assurer la paix et la tranquillité de ses concitoyens. Cet engagement total, au service du public et de la loi, a valeur d'exemple et restera gravé dans les mémoires. A vous Madame Batista, qui venez d'être brutalement séparée de votre époux, à vous Alice et Cylène, ses filles, à vous ses parents, je tiens à renouveler notre compassion et vous assurer de notre très vive sympathie. Major Fabien Batista, nous nous inclinons respectueusement devant vous. Le Ministre de la Défense va maintenant vous remettre deux décorations :
- La médaille militaire qui rappelle votre appartenance à la communauté militaire ainsi que la valeur de vos mérites ;
- La médaille de la gendarmerie, avec citation, qui honore le choix que vous avez fait au service des autres.
Ces médailles et citation constituent l'ultime salut de vos chefs et de vos pairs qui vous expriment ainsi leur respect et leur reconnaissance.
Reposez en paix, Major Fabien Batista, votre souvenir ne nous quittera pas.

Source : Ministère de l'Intérieur.

J.O n° 53 du 3 mars 2007
- page 4066 - texte n° 46 -

MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

Décret du 27 février 2007 portant concession de la Médaille militaire

NOR : DEFM0700228D

Armée active

GENDARMERIE NATIONALE

Avec effet du 5 décembre 2006

Vanel ( Alain ), major ; 27 ans de services. Tué dans l'accomplissement de son devoir le 3 décembre 2006.